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Témoignages de survivants

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Son mouvement ne laissait aucun doute, mais ils lui ont tiré dessus à nouveau pour s'assurer

Tzofiya M.'s story

Il y a 5 morts dans le moshav, dont 2 de la famille de mon beau-frère


L’histoire de notre sauvetage !!!


« Je remercie Dieu de tout mon cœur dans le secret de l’assemblée des justes, je rendrai grâce à Dieu car Il est bon, car Sa grâce est éternelle... »

« Béni sois-tu, notre Dieu, Roi de l’univers, qui accorde des bienfaits aux fauteurs, qui me récompense par tout bien... »

Nous avons vécu un grand miracle, et j’en remercie Dieu de tout mon cœur, et avec une grande gratitude envers Lui pour nous avoir protégés et envoyé des forces qui nous étaient inconnues.


Nous avons passé la fête chez ma belle-sœur et mon beau-frère au moshav Yachini, dans le sud. Je n’aurais jamais pensé un seul instant qu’on se retrouverait dans une telle situation et dans un tel cauchemar.

Ça a commencé à 6 heures du matin avec des explosions démentes, et quelques minutes plus tard, on s’est rendu compte que nous étions sous un tir continu et on s’est tous précipités, avec les enfants, dans la chambre renforcée.

On regarde la télé pour essayer de comprendre ce qui se passe...


On a compris à ce moment qu'il s'agissait d'une attaque inhabituelle. Mon mari et mon beau-frère sortent pour voir et comprendre ce qui se passe, ils entendent des salves de coups de feu juste à côté du balcon. En quelques secondes, nous entrons dans la pièce renforcée, on verrouille la maison, on ferme les portes en les bloquant avec les réfrigérateurs et on emporte les enfants endormis dans la chambre renforcée...


Les terribles nouvelles arrivent, il y a 5 morts dans le moshav, dont 2 de la famille de mon beau-frère.

On essaie de comprendre ce qui se passe, enfermés et assiégés dans cette pièce, et on comprend qu’il y a une infiltration de terroristes dans le moshav.

Mon beau-frère et mon mari ont vu les terroristes, et pendant ce temps mon beau-frère a commencé à diriger l'équipe d'urgence vers les terroristes grâce à des caméras installées tout autour de la maison.


Les terroristes sont dans le terrain près de chez nous. Les enfants se réveillent, Merde, qu'est-ce qu'on fait ? Je prie pour qu’on soit sauvés, je promets aux enfants tout ce qu’ils veulent, mais je vous en supplie ne faites pas de bruit, il ne faut surtout pas parler...

6 heures pendant lesquelles on ne peut pas parler parce que les terroristes sont dans le moshav et l'armée n'est pas encore arrivée.

Avec les heures qui passent, les enfants ont besoin de faire pipi. Je trouve un bocal dans lequel faire pipi. Je mets des couches aux petits et leur promets qu'on va sortir d'ici, et qu’ils recevront une énorme récompense...

Dehors, c’est l'enfer. Nous recevons des messages du moshav nous disant que les terroristes sont toujours à l'extérieur. Il faut rester calmes et garder notre sang-froid. Il est également impossible de parler entre nous, adultes, de peur que les enfants nous entendent et comprennent ce qui se passe. Les terribles nouvelles arrivent, il y a 5 morts dans le moshav, dont 2 de la famille de mon beau-frère.

Nous continuons à nous barricader dans l’abri, on se parle à peine, on n’échange presque pas d'informations sur les horreurs et le cauchemar qui se déroulent à l'extérieur.

Pendant 24h, mon beau-frère et mon mari se relaient à la porte de la chambre pour bloquer la poignée car on nous a dit que les terroristes arrivaient à ouvrir les portes des chambres renforcées. Avec des couteaux à la main, ils se relaient devant la porte et on essaie de ne pas inquiéter les enfants. On fait ce qu’on peut pour les distraire. Jeux, travaux manuels, tout ce qu'il y a dans la pièce, en essayant de passer le temps.

Le soir, on nous annonce que le moshav est libre et qu’il n’y a plus de terroristes mais qu'il faut quand même rester dans la chambre renforcée. On sort seulement pour chercher à manger et à boire et on y retourne rapidement.

On passe la nuit entière dans la chambre renforcée, 11 personnes dans une pièce de 9 mètres carrés, essayant tant bien que mal d’installer les matelas, certains dormant assis, d’autres dormant repliés, l'essentiel est d'être sauvés de ce cauchemar.

Le matin, on se réveille en apprenant qu'il y a eu une autre infiltration pendant la nuit, on a encore une fois très peur. Je me tais, j'arrive à peine à me lever du lit, je ne bois que du Coca zéro, sans rien manger depuis samedi matin.


J'ai envie de rentrer à la maison, j'ai l'impression de ne plus pouvoir tenir, ni avec les enfants qui pètent un câble ni avec le stress de ce qui pourrait arriver.

Je communique par messages avec une de mes amies, responsable de la sécurité du conseil communal, une femme qui m'a insufflé tant de courage. Je l’interroge pour savoir ce qui se passe à l'extérieur et si ça vaut la peine de sortir et de s'enfuir. Elle me redonne du courage, je crois de toutes mes forces qu'il faut partir de là.


Personne n’est d’accord avec moi, il n’y a aucune autorisation, il vaut mieux attendre. Les appels téléphoniques, les messages de la famille et des amis qui s'inquiètent pour nous, je ne les supporte pas. Je me confie à mon amie par messages, je lui dis que je dois m'enfuir !!

Vers 15h00 je parle à mon beau-frère et je lui dis : « Écoute, il faut qu'on s'en aille, je n'en peux plus, ça va être un cauchemar pour les enfants. Je crois de tout mon être que ce qui doit arriver arrivera, venez on part, on va prier en route, on va crier, chanter et fuir ce cauchemar. »

Il décide alors que nous partons.

Nous commençons à nous organiser, en une demi-heure tout le monde est dans les voitures. Nous n'avons informé personne de notre départ, sauf l'équipe d’urgence du village pour qu'ils informent l'armée afin qu'ils ne nous tirent pas dessus.


Nous sortons, tout le monde tremble, personne ne se parle tellement on est stressés. En sortant, nous passons le portail, apercevons les pick-ups des terroristes maudits, croisons des véhicules incendiés sur la route, des barrages routiers, nous conduisons comme des fous. Arrivés au carrefour de Beit Kama nous prenons la route 6.


Pendant 24h, mon beau-frère et mon mari se relaient à la porte de la chambre pour bloquer la poignée car on nous a dit que les terroristes arrivaient à ouvrir les portes des chambres renforcées.

C’est à ce moment que nous informons tout le monde que nous avons fui. Que nous avons fui ce cauchemar, que nous avons fui l'enfer dans lequel nous sommes tombés, avec les enfants.

Au bout de 3 heures nous atteignons la vallée du Jourdain, la tension retombe, les battements du cœur se calment. Nous sommes accueillis par des amis du moshav, et seulement alors nos corps commencent à se détendre.

Quelques-uns des enfants sont surexcités et jouent avec des armes en plastique dans la maison, les autres ne parlent pas.

On mange, on prend une douche et on va se coucher. Oh les petits bonheurs de la vie quotidienne.

Le lendemain matin, je n'arrive pas à croire au film que nous avons vécu.

Nous commençons à nous occuper des enfants, pour qu’ils expriment et digèrent ce qu'ils ont vécu.


J'espère que des jours meilleurs sont à venir !!!

J'aimerais tant que les captifs et les disparus soient retrouvés vivants !

J'aurais aimé que les enfants vivant à la frontière avec Gaza connaissent des jours de calme, nous n’avons été que 48 heures dans la chambre sécurisée et ça a été un traumatisme effroyable, je ne sais pas comment ils survivent encore là-bas.

L'espoir est la seule chose plus forte que la peur

Puissions-nous connaître des jours meilleurs, plus calmes, plus sereins et nous relever après l’horrible cauchemar que nous avons tous traversé et que nous traversons chaque jour.

En espérant que nous n’ayons que de bonnes nouvelles pour tout le peuple d'Israël.


Tzofiya M.





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